Always on the rocks !

Publié le par alixnor

Jour V (autant dire la suite du jour IV)

 

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Nous nous réveillons dans l’auberge de la muerte, assez pressées de quitter les lieux, peu accueillants à vrai dire. Enfin, quand je dis « nous nous réveillons », je veux plutôt dire « je me réveille », parce qu’Aliénor est déjà sur le pied de guerre, la cerne haute et le Smecta au poing, assaillie qu’elle avait été toute la nuit par la fameuse turista islandaise ! Et malgré ça, vaillante et de bonne humeur, j’admire le style.

 

Telles les Thelma et Louise du tourisme (parce qu’on est 2, qu’on est des filles, qu’on a une voiture et qu’on roule sur la route, pas parce qu’on va mourir… ah mince, j’ai raconté la fin !…), nous reprenons notre périple, ce qui nous permet de constater 2 choses :

- les Islandais aiment décliner le glaçon sous toutes ses formes, puisque nous longeons un champ de glaçons. Et pis alors pas le petit glaçon genre qu’on met dans le pastaga, non non, le bon gros glaçon que si tu te le prends sur le pied, c’est pas sûr qu’il te reste des orteils. Mais jugez plutôt :

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- toutes les différentes strates du sol de ce pays sont indépendantes, et mènent leur vie propre. Il n’y a qu’ici qu’on peut croiser une telle architecture solière ( ?) : 1 couche de lave – 1 couche de sable noir – 1 couche de petits cailloux – 1 couche de glace – 1 couche d’eau – re-1 couche de glace. Non, mais en vrai ? Ça existe pas, ça ?!


Nous avons trouvé une station de radio, qui a tout l’air d’être le RTL2 local, et qui nous assène régulièrement (à un rythme assez soutenu quand même : environ toutes les 2h) une reprise de Everybody hurts de REM, que nous apprendrons plus tard être un genre de les Enfoirés sauvent Haiti.

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C’est donc bercées par cette chanson que nous décidons de suivre le trajet du Val-au-Saumon (Laxdæla, en patois local dans le texte), terre des premières sagas islandaises. C’est là que se trouvaient notamment les fermes de la plupart des protagonistes de ces histoires, et de là que seraient parties les expéditions des Vikings, vers d’autres pays peut-être plus hospitaliers (parce que, même si c’est un pays magnifique, je n’en disconviens pas, je ne comprends pas comment leur est venue l’idée de s’installer ici (y a même pas de McDo, et les mecs, y s’installent là !)).

Islande-60.jpgIslande-52.jpgEn tout cas, toutes pleines d’une avide soif d’apprendre (et de médicaments contre la dysenterie pour l’une d’entre nous, est-il nécessaire de le rappeler ?), nous commençons par visiter Eiríksstadir, la ferme d’Erik le Rouge (depuis le temps qu’on vous en parle de celui-là, vous savez qui c’est maintenant, hein ?). Evidemment c’est une reconstitution. Evidemment devant y a une statue de Leifur Eiriksson (lui aussi vous savez… Il est partout, lui ! Et pourquoi y a jamais de statue d’Erik ?). Evidemment c’est fermé. Et c’est dommage, parce qu’un coup d’œil rapide dans la maison d’accueil m’avait permis d’apercevoir quelques costumes de toute beauté, laissant imaginer une visite pour le moins folklorique. Mais tant pis, c’est beau quand même, allez.

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Ensuite, nous nous dirigeons d’une roue conquérante vers la maison natale de Snorri Sturluson, un p’tit gars un peu connu du coin, qui a écrit l’Edda. L’échec est cuisant quand nous comprenons qu’il ne reste en fait rien de la ferme d’origine. A moins bien sûr que les Vikings soient tellement évolués qu’ils connaissent déjà la tôle et les tracteurs au 12ème siècle.

Prises de doutes, nous changeons de plan, et direction Reykholt, où se trouve le musée du dit Snorri.

Sur le chemin, nous croisons un volcan qui a tout l’air de faire du stop tellement il est au bord de la route. Alors nous répondons à son invitation silencieuse : on va lui grimper dessus, à ce volcan ! Mais avant, on nous offre la possibilité d’enfin voir des arbres ! Que dis-je ? On nous promet une forêt…

Islande 56Et puis on grimpe. Le volcan (Grábrók qu’y s’appelle), il a 3000 ans. Pop pop pop, une ascension de pas loin de 173 m, pour arriver sur un sommet battu par les vents, d’où l’on peut admirer « notre » forêt, et le bébé Grábrók, dit Litla- Grábrók, et encore un autre Grábrók : le Grábrókarfell.

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Après avoir fait nos adieux à la famille Grábrók, nous rallions enfin Reykholt. Le musée est assailli par une 70aine de jeunes natifs, venus apprendre l’histoire de leur pays. Comme nous. Les braves petits. Mais nous arrivons visiblement au moment de leur pause, dont ils profitent allègrement pour courir en tous sens et en hurlant, qui pour signifier à ses copines que Ragnar leur a Islande-55.jpgenfin parlé alors qu’il est trop trop beau, qui pour balancer le pauvre Sigur qui avait rien demandé à personne dans une flaque. En tout cas, la taulière est bien contente de voir des gens civilisés (oui, c’est de nous que je parle !…).

Nous faisons le tour des festivités, mais bon (attention, crise d’extrême cuistrerie), une fois qu’on a fait sa carrière dans le monde du Moyen-Age, c’est pas un vague muséum de la campagne islandaise qui va nous apprendre grand chose sur le sujet. Mpff (crise de cuistrerie terminée)… Quoique on le savait pas nous, que c’était Snorri Sturluson qui avait inventé le concubinage.

Dehors, y a un bassin naturellement alimenté en eau chaude, qui servait apparemment de piscine à Snorri. Y a des gens qui ont jeté des pièces au fond de l’eau, probablement pour faire un vœu, et d’autres qui y ont mis des sachets de thé, probablement pour faire une infusion.

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La gentille dame du musée, après nous avoir exhibé de très beaux bijoux en os d’animals et en crins de chevals, et nous avoir raconté une sombre histoire à propos de John Lennon, Yoko Ono et un timbre, nous dirige vers un petit coin qu’elle connaît pas loin, à peine cité dans nos compagnons les guides de voyage. Nous, pas contrariantes, on va là où qu’elle nous dit la dame.


Islande-54.jpgIslande-91.jpgOn fait un petit détour par les serres d’à côté, où ils font pousser des tomates, grâce à la vapeur d’eau chaude et à des grosses lampes. Quand on a pas de terre et pas de soleil, on a des idées…

Et sur le trajet, nous croisons tout un tas de trucs typiques, ou pas, auxquels on finit par s’habituer, ou pas : un beau portail au milieu de rien… encore…, et un poteau électrique au milieu de l’eau… encore… Mais aussi des vaches… nos premières depuis 5 jours…

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Islande-63.jpgEt en arrivant au lieu dit, nous tombons d’abord sur une petite plantation : quelqu’un ou quelqu’une a du se prendre pour Dieu, et a voulu créé une forêt là où il n’y en a pas, où il n’y en a jamais eu, où il n’y en aura jamais, en plantant une branche dans un trou plein d’eau, parce que c’est bien connu, les arbres, ça pousse dans des trous pleins d’eau. Et puis à un moment on lève les yeux, parce qu’on est avant tout venues faire du tourisme, visiter, ce genre de choses. Et alors là, je vais plutôt rien dire, parce que je saurais pas comment décrire ça, et puis je vais mettre des photos, mais qui rendent pas ce qu’on a vu.

Bon, en fait je vais parler un peu quand même, juste pour expliquer ce que c’est que ces cascades : il s’agit d’une coulée de lave qui s’est arrêtée par là, et depuis qu’elle a refroidi, l’eau s’infiltre dans les différentes strates et jaillit de chacune d’entre elles, sur plus d’un kilomètre.

Islande-64.jpgHraunfossar (la cascade de lave)


 

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Barnafoss (la cascade des enfants)

Avant il y avait un pont naturel en pierre au-dessus de cette partie de la cascade, mais une femme l’a fait détruire quand ses enfants sont tombés dans l’eau depuis cet endroit. D’où le nom de la cascade. Les Islandais, ils sont forts en joyeusetés !


Au-dessus des cascades, on peut se promener sur la coulée de lave, qui est maintenant froide et pleine de mousse. Ce qui nous permet de nous ébrouer tels des cabris pendant plus d’une heure. En matant les glaciers à l’horizon, parce qu’ici, ils savent recevoir.

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Mais comme on est pas non plus là pour enfiler des perles, on enfourche Titine pour rentrer à Reykjavík. Le temps de visiter le troll du coin, de faire quelques courses pour demain, et on arrive à l’auberge de jeunesse pas mal fatiguées. Mais une bonne douche soufre-fleur d’oranger là-dessus et il n’y paraît plus, on va manger en ville.

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Et maintenant arrive le moment où je raconte l’inracontable… Ce soir, j’ai mangé de la baleine ! Ouhlala je sais, j’entends déjà ceux qui diront : « Bouh ! Il faut pas chasser la baleine, ça tue les baleines !… ». Alors à ceux-là je répondrai : 1. j’ai pas chassé la baleine, j’en ai juste mangé ; 2. quand on visite un pays, faut s’adapter aux mœurs locales ; 3. ils ont plus de baleines que de vaches, les cons-là ; 4. si on élevait pas les poules en batterie, y en aurait peut-être plus non plus.

Et une fois éliminée cette mauvaise foi crasse, j’admettrai que oui, manger de la baleine, c’est mal, mais j’assume, et même j’ajoute : la baleine, c’est hyper bon !

Sinon, le ventre d’Alie va mieux, merci.

 

Et celle-là, je la mets juste parce que je la trouve assez réussie (bravo Alie!). Un genre de cadeau bonus :

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Publié dans La guerre de la morue

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A
<br /> moi je dis trop bravo l'article!! MDR<br /> c'est trop bon<br /> <br /> <br />
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