Polarisées?

Publié le par alixnor

Jour VII (the last one, comme on dit outre-Rhin)


Islande 92

Autant dire qu’après la nuit qu’on vient de passer, on est hyper motivées pour notre dernier jour, bien qu’un peu fatiguées, car couchées-tard-des-étoiles-plein-les-yeux (et en plus y a un des mecs qui ronfle dans la chambre à côté) et réveillées-tôt-faut-pas-boiter-on-a-de-la-route. Lever 7h30, en même temps que le soleil. Parce qu’en plus de l’aurore boréale (que je sais pas trop pourquoi ça s’appelle une aurore d’ailleurs, vu l’heure à laquelle elle arrive), aujourd’hui y a grand soleil. Quand je vous dis qu’ils savent recevoir… Bref nous nous levons donc, toutes en manteau-culotte-lunettes dans le petit matin pour admirer le lever du soleil à côté du glacier (ben ouais, on s’est dit que si en plus il se levait SUR le glacier, vous nous croiriez plus à force, du coup, on l’a mis à côté…).

Islande 93Islande 94Poursuivies par une horde de (3) canards féroces, nous trouvons refuge dans la voiture, où nous chaussons nos lunettes de soleil (un peu contentes de pas les avoir amenées pour rien) pour partir vers de nouvelles aventures. Notre destination : Jökulsárlón, que nous appellerons Nicky Larson à cause de problèmes de mémorisation. C’est une lagune au pied du glacier Vatnajökull (nous, on en a déduit que jökull, ça voulait dire glacier…), dans lequel celui-ci se disloque en icebergs. C’est tentant.

 

Islande 95Sur la route, on voit le glacier qui s’approche. Et comme le paysage continue de changer tout le temps, ça fait plein de décors avec le jökull en fond. Alors on s’arrête toutes les 5 minutes pour prendre des photos.

Et puis on arrive.

Le glacier est blanc, l’eau bleue, le rivage noir, et les blocs de glace réunissent ces 3 couleurs à eux tous seuls, les frimeurs. En quelque sorte, ça coupe le souffle. Islande 97Et puis au milieu de tout ça, on voit des sortes de trucs gris posés sur la glace. Et tout à coup ça bouge. Et nous découvrons z’ébaubies qu’un phoque ça ressemble à une limace qui se déplacerait comme un homme-tronc (woah c’est bon, j’le savais… j’en avais déjà vu au Marineland d’Antibes…). Y en a même un il a du prendre un peu de poids pendant les fêtes de fin d’année, parce que la glace rompt (du verbe rompter ?) sous lui et il tombe dans l’eau, et pis après, trop il galère pour remonter. Maon, on a rigolaye!

Islande 96A 100 m de là, le lac rejoint la mer, et quelques icebergs sont négligemment posés sur le sable noir. Ils bronzent, probablement.Islande 98

 

247586On y va. Notre prochain objectif, c’est un autre glacier : le Svínafellsjökull (ha ha ! la théorie se confirme…). Mais nous nous lançons à nous-mêmes une sorte de défi : nous verrons tous les endroits indiqués par un panneau bleu sur le chemin. Islande 99Et nous le ferons, quitte à prendre la photo depuis la voiture quand le chemin est impraticable ou qu’on a la flemme. Non, mais sérieusement, on peut pas s’arrêter partout. Fallait en mettre moins, les mecs !

Du coup, premier arrêt à 5 km de Nicky Larson à peu près : un autre lac sous le jökull. Tout gelé c’ui-là. Aliénor prend les consignes au mot, moi je descends 5 minutes…Islande 100

Ensuite : un endroit dont j’ai oublié le nom et où coule une charmante rivière, alors que le sol caillouteux se couvre d’une végétation verte et orangée. On y trouve un morceau de glace en dentelle (sous toutes ses formes, le glaçon ! toutes !!).Islande 102Islande 103

Puis : un autre endroit dont j’ai oublié le nom aussi mais c’était pas le même (ça commençait par Sandur…), où Alie a l’occasion de faire une blague à remonter le temps.

Islande 105 Islande 106

 Sur la route, y a des flaques, et j’aime bien ça, moi, les flaques…

Islande 101Islande 104

 

Bon ça va, y avait pas trop de panneaux cette fois, et nous arrivons donc au Svínafellsjökull. Il est midi, il fait super beau, nous emmenons donc notre casse-croûte à la rencontre des glaces bleues et noires qui viennent finir leur vie par là. Ça craque de partout, il y a des bruits vertigineux (je sais pas si ça se dit pour un bruit, mais c’est ça que ça m’évoque, alors vous avez qu’à imaginer ce que ça peut être un bruit vertigineux). Ça nous fait bien 5 minutes de marche pour accéder à ce dont nous allons faire une aire de pique-nique paradisiaque. Le soleil se reflète dans les blocs de glace, il fait bon, on en profite, on pousse encore un peu, 5 minutes de marche de plus, on escalade un peu, et puis on doit bien faire demi-tour à un moment, parce que si on se laisse happer par le gigantimse de l’endroit, on prendra plus jamais l’avion pour rentrer.

Islande 107Pouf ! Cette rando nous a épuisées, heureusement qu’on avait des fruits secs !

Tellement épuisées que ma compagnonne décide de s’accorder une petite sieste sur la place du mort, pendant que je continue la visite des panneaux bleus.

Islande 108

 

Elle s’endort à peu près au moment où l’on croise cette poutrelle métallique toute tordue sur le bas-côté. Je descends voir de quoi il s’agit, je lis les panneaux en anglais, alors qu’il y en a en français. L’habitude (que je vais avoir du mal à perdre, même une fois en France).Islande 109

Attention : passage « culture générale ». Les Islandais sont sujets à des catastrophes naturelles fréquentes : inondations, éruptions volcaniques, tremblements de terre, et c’est tout ce qui me vient là tout de suite mais y en a d’autres. En même temps, fallait s’y attendre, z’avaient qu’à pas s’installer sur un gros volcan, pile sur une faille tectonique, juste en dessous du cercle polaire… M’enfin… Quelle idée ?! Bref. Il y a environ 130 volcans en activité sur l’île. Islande 110 Et il paraît même qu’une éruption en 1783 du volcan Laki (des torrents de lave d’un débit égal à 2 fois celui du Rhin ont coulé pendant 50 jours ! 110 cratères se sont formés d’un coup !), combinée à une éruption simultanée au Japon (avec des projections jusque dans la stratosphère !), aurait entraîné un bouleversement climatique de plusieurs années sur tout l’hémisphère nord, engendrant (entre autres) de très mauvaises récoltes, et participant ainsi grandement au déclenchement de la Révolution Française. Dingue, non ? Moi en tout cas, je trouve ça dingue…

Et quel rapport avec la poutrelle ? vous allez me dire. Ben aucun en fait. A part qu’elle est le produit d’une autre catastrophe naturelle énorme, qui date, elle, de 1996. Et alors j’ai eu beau chercher dans mes souvenirs, je ne crois pas en avoir jamais entendu parler. Ah là, on fait pas trop chanter REM, là ! Islande 111En tout c as, le gros jökull (le Vatnajökull) qu’on longe depuis hier (le plus gros d’Europe, excusez du peu, gros comme la Corse qu’il est !), il est formé de plusieurs volcans actifs sous une très grosse couche de glace (ben oui, puisque c’est un glacier, mais me demandez pas comment c’est possible… comprends pas…). Et alors il y a de l’eau qui entre en ébullition sous l’effet du volcan, et ça forme une grosse bulle d’eau sous la glace, qui veut sortir. Comme un geyser bouché. Et quand ça pète, parce que ça finit par péter, ça crée un jökulhlaup (de l'islandais « course de glacier », prononcez yeukeutl-leuil-p), une débâcle glaciaire, avec tout ce que ça implique de quantité d’eau et de glace répandues partout. Et c’est ce qui est arrivé en 1996 : 3 km3 d’eau sont déversés, charriant des blocs de glace faisant jusqu’à 2000 tonnes et 20 m de haut. Je vous cache pas que ça fout un peu le caillon. Notamment, ça inonde la route n° 1 tout autour de l’île. Et cette poutrelle, c’est ce qu’il reste d’un pont détruit par l’un des maousse blocs de glace. Capito ?

Alors, ils ont mis une petite table de pique-nique pour rendre l’endroit plus convivial… Et moi je mets des photos qu’ont rien à voir parce qu’après j’ai plus la place…

 

Mais pas de panique, nous ne risquons rien, ceci ne nous arrivera pas à nous, on va même passer à côté de l’éruption tant redoutée (ah ouais, ils serrent les fesses dans le coin, parce que normalement il y a une éruption tous les 2 ou 3 ans, et là y en a pas eu depuis 6 ans) qui n’aura lieu qu’une semaine après notre retour, Aliénor peut donc dormir tranquille.

Elle se réveillera au milieu d’un champ de lave appelé Elðraun (résultat de l’éruption de 1783), sensiblement au moment de notre arrivée à, accrochez-vous bien, Kirkjubærjarklaustur (de l’islandais « église-ferme-couvent », ne prononcez pas).

Un petit café pour la miss, un petit plein pour Titine, et on va voir le fameux Kirkjugólf, un ensemble de colonnes basaltiques érodées qui forment un pavage régulier. Les anciens disent que c’est le sol d’une église. Et un prêtre aurait fait, dans les parages, un sermon qui aurait arrêté le coulées de lave du volcan Laki juste à la frontière du village. Ils nous prendraient pas un peu pour des billes sur ce coup là ?!Islande 112

 

Mais il est temps de songer à rentrer. Le temps de :

- ajouter notre petit cairn perso dans le champ de cairn du coin. La légende dit que tout homme passant par là pour la première fois devait ériger un cairn pour que son voyage se déroule sans encombre. Et les Ponts et Chaussées islandais ont voulu perpétuer cette tradition, et ont donc déversé un chargement de cailloux sur le site. Alors comme on veut effectivement que notre voyage se déroule sans encombre, on s’exécute, mais comme on part demain, on le fait en petits gravillons, on se dit que ça suffit.Islande 114

- croiser une ligne de bébé-volcans, plus scientifiquement appelés pseudo-cratèresIslande 115

- repasser devant Vík, son église perchée et ses trolls pétrifiésIslande 116

- s’arrêter quelques minutes à Skógafoss, « la cascade à l’arc-en-ciel » parce que… je vous laisse deviner, où on croise la sœur jumelle de Titine

Islande 117 Islande 118

- croiser un rocher sans prétention abritant une petite bicoque sans prétention non plusIslande 119

- et vivre tout un tas d’aventures fabuleuses à la lecture des cours d’histoire de nos guides de voyage.

 

Islande 120Et nous arrivons aux alentours de Reykjavík. Et vous pouvez constater que le climat a quelque peu changé. Et toujours Everybody hurts… jusqu’au bout…

Passage rapide à l’auberge de jeunesse pour récupérer nos clés et notre compatriote Claire, que nous emmenons ce soir manger dans le restaurant viking du coin, et accessoirement probablement le plus gros attrape-couillon du pays, mais qu’importe, ça nous fait bien poiler. L’expérience se révèlera assez décevante, car si le décorum est pas mal chiadé, le reste n’est pas aussi folklorique que nous l’espérions. Spéciale dédicace quand même au serveur qui vaut des points et qui nous offre la possibilité d’immortaliser ce précieux moment, au CD de 5 morceaux qui tourne en boucle, et à Claire qui a découvert, à cette occasion, le requin putréfié.Islande 121

  Islande 122 Islande 123 Islande 124

 

Islande 125Pour ne pas rester sur notre faim, nous décidons d’aller boire un dernier coup à la capitale. Il y a beaucoup plus de monde que les soirs précédents : les indigènes ne sortent que du jeudi au samedi, et à partir de minuit (et pas de bol pour nous, le samedi précédent il y avait un concert, donc personne en ville). Il y a des groupes qui jouent dans 1 bar sur 2, les cafés sont bondés. On essaye de retourner dans le bar de Robert Plant et Highlander, mais le groupe qui y joue a l’air d’être homologué par les maisons de retraite, garanti écoutable même par les personnes âgées non équipées d’appareil auditif. Dans le but de préserver notre intégrité auriculaire, nous changeons d’endroit et nous réfugions dans un bar qui a l’air bien animé aussi, mais un peu moins bruyant. On entre, et là, merveille des merveilles, nous nous apercevons que nous sommes dans un pur bar à mèches. C’est magnifique, y en a partout ! Et du col pelle à tarte, de la chemise fleurie, de la veste en velours, de la moustache, de la grosse lunette, et puis vous savez, cette coiffure très chic des filles dans les années 80 qui consistait à s’accrocher la frange (la frange !) sur le dessus du crâne en faisant bouffer le tout. Splendide !

Islande 126 Islande 127

 

Malheureusement, ce plongeon dans le pittoresque se doit d’être écourté, on se lève dans 3h pour prendre l’avion. Mais je m’en fous, j’ai même pas peur. En plus, on a construit un cairn, alors…Islande 113

Publié dans La guerre de la morue

Pour être informé des derniers articles, inscrivez vous :
Commenter cet article
G
<br /> Môn j'ai enco bien rigoléye...y a pas à dire, j'adore les blogs de voyage...vous êtes sûres que c'était le dernier jour???? nan, paske j'veux bien une suite, enco, mouâ...<br /> <br /> <br />
Répondre